Il
n’est pas rare d’entendre ici ou là, parmi les agents et cadres de Pôle
Emploi : « Nous ce qui nous
intéresse, c’est d’abord ce qui se passe à Pôle Emploi !», et de
balayer d’un revers de main toute tentative de quiconque d’aborder les
problèmes dépassant les frontières de Pôle Emploi sous un angle syndical. Il y
a même des organisations syndicales qui se sont faites les champions de ce
« syndicalisme d’entreprise ».
Pôle Emploi
vivrait, se construirait, se déconstruirait en dehors du temps et de
l’espace ?
Pourtant :
Qui
peut nier aujourd’hui que l’explosion du chômage a une incidence forte et
directe sur nos conditions de travail ?
Qui
peut nier aujourd’hui que le TSCG et la « règle d’or » auront… ont
déjà !... une incidence forte et directe sur nos conditions de
rémunération ?
Qui
peut nier aujourd’hui que ce sont bien ces textes et leur application qui
s’opposent à l’embauche massive de renfort à Pôle Emploi ?
Qui
peut nier aujourd’hui que ces textes auront… ont déjà !... des incidences
fortes sur les conditions matérielles d’exercice de nos métiers en matière de
simple fourniture, mais aussi de mobilier, et tout aussi fortement en matière
d’immobilier ?
Oui, le
TSCG et la « règle d’or », outil au service de la restriction
budgétaire dans l’objectif de rembourser la dette des « bankster »
(comme disent les américains), sont les accélérateurs d’une logique déjà à
l’œuvre, celle de la « baisse du coût du travail » que Mr Chérèque
(secrétaire Général de la CFDT ), véritable cheval de Troie dans le
mouvement syndical, revendique carrément, voire plus fermement encore que les
patrons eux-mêmes !
Oui,
c’est au nom de ses restrictions budgétaires que les plans des futures agences
(dont certaines sont déjà livrées, beaucoup sont en cours de construction…)
sont purement et simplement inacceptable puisque :
·
ne
garantissant aucune confidentialité dans les échanges agent/demandeur d’emploi
(Que des bureaux en "open space" ! même pour les psycho à qui la DG a pourtant garanti le contraire !),
·
ne
garantissant pas la sécurité, sauf à la considérer à la petite semaine,
·
aggravant
le nomadisme,
·
réduisant
les coûts au point de supprimer les chaises dans les salles d’accueil devenues
exsangues,
·
…
Ainsi, plus de porte aux bureaux d’accueil
soit disant par souci de sécurité. C’est bien entendu et surtout pour
l’institution plusieurs millions d’€ d’économisés (pour la DG , des bureaux sans porte peuvent très
bien satisfaire à la confidentialité ! Pour Force Ouvrière, bien sûr que
non, et les agents le savent mieux que quiconque, ils y travaillent tous les
jours !).
Ainsi, des bureaux dédiés à l’activité et non
pas à chacun des agents, c’est l’occasion pour la DG de réduire les surfaces en s’émancipant
du rapport pourtant déjà minimaliste sur lequel Force Ouvrière milite d’arrachepied :
« 1 poste de travail par
agent ! ». Pour l’institution : plusieurs dizaine de million
d’€ d’économie.
Ainsi, où accueillir demain les effectifs
supplémentaires dont Pôle Emploi a pourtant un criant besoin ? Et ce sera
demain un argument supplémentaire des « économes » pour refuser des embauches sous prétexte que les
espaces pour ces renforts n’existent pas.
Oui,
militer pour l’amélioration de nos conditions de travail, c’est forcément se
battre contre la logique ci-dessus, contre le TSCG et la « règle
d’or ». Le nier, s’est entraver notre propre combat. Ne pas le dire, l’expliquer,
c’est « se nouer les mains dans le
dos avant de monter au front ».
Mais
comment faire accepter à la grande majorité des agents et cadres de pôle emploi
cette dégradation, et de leurs conditions de travail, et du service rendu aux
demandeurs d’emploi ? C’est là toute la question pour la DG et ses tuteurs… et c’est là qu’entre en
jeu Pôle Emploi 2015.
« Le
pari de la confiance », on nous dit que c’est offrir plus d’autonomie aux
agents et cadres de l’institution. Séduisant au premier examen. Ce faisant, il
faut donc à chacun trouver par soit même
les voix et les moyens pour tenter de maintenir les services aux public, voire
même de faire plus et mieux… mais avec moins de moyens... on l’a vu ci-dessus !
Pour Force Ouvrière, ce pari de la
confiance c’est de l’abus de
conscience professionnelle. De fait, quand chaque agent, chaque cadre, sait
que derrière chaque dossier, il y a un demandeur d’emploi en attente, qui
compte un minimum sur notre institution, chacun d’entre eux va tenter de mettre
les bouchées double ! Quitte au bout du bout à prendre le risque « d’exploser en vol » ! C’est
d’ailleurs déjà le cas pour beaucoup. Oui, beaucoup, malgré ce cadre toujours
plus restreint, vont tenter coûte que coûte de maintenir « le service
public », et c’est tout à leur honneur.
Mais alors comment comprendre que
certaines organisations syndicales elles, se fondent dans les dispositifs
proposés par la DG
et ses tuteurs dans ce même cadre cette même logique restrictive ?
(multilatérales hors CPN de négociation ou autres réunions dites
« baromètre social », pour mesurer si les agents avalent bien la
pilule…). Force Ouvrière ne se laissera pas berner par ce jeu de dupe que les
sommets de l’Union Européenne appellent la subsidiarité qui consiste en fait à
associer les organisations syndicales à la mise en œuvre de cette politique de
baisse du coût du travail. On le sait, certains ce sont déjà porté volontaires,
ce n’est pas notre conception du syndicalisme. Les fondements de l’existence de
notre organisation syndicale, c’est de porter les revendications des salariés,
et cela seulement. Nous sommes bien trop attachés à notre liberté et à notre
indépendance pour aller « nous nouer
les mains dans le dos ». Comme organisation syndicale, on ne nous fera pas participer à la gestion de la pénurie, pénurie
orchestrée pour le remboursement d’une dette qui n’est pas la nôtre, pas celle
salariés !
Le combat pour les revendications,
Toutes les revendications,
Rien que les revendications !
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